La réalité du féminisme
Parmi les concepts dont la présentation que certains en font est bien différente de sa réalité idéologique : le féminisme.
Pourquoi est-ce un sujet important pour tous et pas uniquement les femmes ?
La question de la femme ne concerne pas exclusivement cette dernière. Elle est l’affaire de tous. L’avenir d’une nation se joue dans la première cellule de la société : la famille. Or, la femme est le pilier du foyer, surtout dans la conception islamique de la vie familiale. Elle en est la base et la protection, en plus d’être celle qui a la plus grande influence sur les adultes de demain. Aucun lien entre êtres humains ne pourrait être comparé à celui qui unit une mère et ses enfants. Concernant l’époux, sa relation avec son épouse a une incidence déterminante sur son équilibre psychologique et son aptitude à assumer son rôle dans la société.
La femme n’est donc rien de moins que l’élément clé duquel dépend non seulement, la santé de la société mais également son avenir.
C’est ce qui a fait dire au savant algérien Abdul Hâmid Ibn Bâdis : « si tu enseignes à un garçon, tu as enseigné à un individu, mais si tu enseignes à une fille, tu as enseigné à une nation ».
L’administration coloniale française en Algérie avait également compris le rôle déterminant de la femme dans la structure de la société. Elle savait qu’elle n’aurait de véritable emprise sur le peuple algérien qu’à la condition d’avoir accès à la femme algérienne. Il est rapporté du Général Bugeaud cette remarque : « les Arabes nous échappent parce qu’ils dissimulent leurs femmes à nos regards ».
Le célèbre résistant et écrivain Frantz Fanon, décrit très bien cette volonté de la part du colon, d’utiliser les femmes afin de changer la société en profondeur : « Avant 1954, plus précisément depuis les années 1930-1935, le combat décisif est engagé. Les responsables de l’administration française en Algérie, préposés à la destruction de l’originalité du peuple, chargés par les pouvoirs de procéder coûte que coûte à la désagrégation des formes d’existence susceptibles d’évoquer de près ou de loin une réalité nationale, vont porter le maximum de leurs efforts sur le port du voile, conçu en l’occurrence, comme symbole du statut de la femme algérienne. Une telle position n’est pas la conséquence d’une intuition fortuite. C’est à partir des analyses des sociologues et des ethnologues que les spécialistes des affaires dites indigènes et les responsables des Bureaux arabes coordonnent leur travail. À un premier niveau, il y a reprise pure et simple de la fameuse formule : « Ayons les femmes et le reste suivra. » Cette explicitation se contente simplement de revêtir une allure scientifique avec les « découvertes » des sociologues. (…) La femme algérienne, intermédiaire entre les forces obscures et le groupe, paraît alors revêtir une importance primordiale. Derrière le patriarcat visible, manifeste, on affirme l’existence, plus capitale, d’un matriarcat de base. Le rôle de la mère algérienne, ceux de la grand-mère, de la tante, de la « vieille » sont inventoriés et précisés.
L’administration coloniale peut alors définir une doctrine politique précise : « Si nous voulons frapper la société algérienne dans sa contexture, dans ses facultés de résistance, il nous faut d’abord conquérir les femmes ; il faut que nous allions les chercher derrière le voile où elles se dissimulent et dans les maisons où l’homme les cache. » (…) Convertir la femme, la gagner aux valeurs étrangères, l’arracher à son statut, c’est à la fois conquérir un pouvoir réel sur l’homme et posséder les moyens pratiques, efficaces, de déstructurer la culture algérienne.
Encore aujourd’hui, en 1959, le rêve d’une totale domestication de la société algérienne à l’aide des « femmes dévoilées et complices de l’occupant », n’a pas cessé de hanter les responsables politiques de la colonisation. (…) Les responsables du pouvoir, après chaque succès enregistré, renforcent leur conviction dans la femme algérienne conçue comme support de la pénétration occidentale dans la société autochtone. Chaque voile rejeté découvre aux colonialistes des horizons jusqu’alors interdits, et leur montre, morceau par morceau, la chair algérienne mise à nu. L’agressivité de l’occupant, donc ses espoirs sortent décuplés après chaque visage découvert. Chaque nouvelle femme algérienne dévoilée annonce à l’occupant une société algérienne aux systèmes de défense en voie de dislocation, ouverte et défoncée. Chaque voile qui tombe, chaque corps qui se libère de l’étreinte traditionnelle du haïk, chaque visage qui s’offre au regard hardi et impatient de l’occupant, exprime en négatif que l’Algérie commence à se renier et accepte le viol du colonisateur. La société algérienne avec chaque voile abandonné semble accepter de se mettre à l’école du maître et décider de changer ses habitudes sous la direction et le patronage de l’occupant. »[1]
De nos jours, les femmes musulmanes sont à nouveau les proies des idéologues de la haine de l’islam et des idéologies matérialistes dont le féminisme est issu. Tous cherchant à les attirer dans leur filets dans le but de les instrumentaliser.
Introduction : Entre féminisme moderne et infériorité de la femme
La deuxième moitié du 20ème siècle a vu l’émergence du féminisme. Une idéologie qui s’habille des vêtements du combat contre les injustices faites aux femmes, mais dont la réalité est tout autre comme nous le verrons un peu plus loin. Cette idéologie, étroitement lié à la liberté sexuelle et à l’abandon de la morale en occident, prône l’effacement de tout ce qui différencie l’homme et la femme. De ce point de vue, il est aisé de comprendre que cette vision est en désaccord total avec la conception islamique. Cependant, il ne faudrait pas comprendre par cette opposition, que l’islam prônerait le modèle de la femme occidentale du moyen âge ou même du 19è siècle, lorsque cette dernière se voyait niée sa capacité juridique et était considérée comme un mineur sous tutelle.
Voici le piège intellectuelle dans lequel il est tentant de tomber ; avoir une pensée « occidentalo-centrée » de sorte que les deux modèles cités plus haut seraient les seules alternatives possibles.
Au sujet de la femme comme pour les autres domaines de la vie, l’Islam possède sa propre vision, une vision bien trop éminente pour être restreinte aux stéréotypes idéologiques humains.
Il convient également de rappeler le caractère indispensable de la différenciation entre ce à quoi l’islam appelle et ce qui se passe globalement dans le monde musulman. Bien que la condition de la femme dans le monde musulman ne soit pas la caricature dépeinte par les médias français, elle n’est pas non plus entièrement fidèle au message de l’Islam. Il s’agit là de l’un des symptômes de la décadence actuelle du monde musulman.
De nos jours, la vague du féminisme emporte de nombreux esprits, y compris chez les musulmanes. Cela est dû à la puissance de ses relais et à sa vitrine, la face immergée de l’iceberg. Ses relais étant les médias occidentaux, dont la force de frappe est monumentale, mais également les systèmes d’éducation, le monde du spectacle et des arts, la littérature etc. Tous véhiculent cette idéologie en présentant sa véracité comme un fait accompli, indiscutable. Les réfractaire ne peuvent être que des fascistes ou des hommes craignant de perdre leur emprise sur la « gent féminine ».
La capacité du féminisme à emporter les esprits vient également de ce qu’il prétend être : la lutte contre les injustices dont les femmes sont victimes. Autant le préciser immédiatement, si telle était sa réalité, nous, musulmans, devrions être ses premiers adeptes. En effet, la justice est la valeur cardinal en Islam s’agissant des relations humaines. Allah ﷻ, nous dit :
﴾يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ كُونُواْ قَوَّٰمِينَ بِٱلۡقِسۡطِ شُهَدَآءَ لِلَّهِ وَلَوۡ عَلَىٰٓ أَنفُسِكُمۡ أَوِ ٱلۡوَٰلِدَيۡنِ وَٱلۡأَقۡرَبِينَۚ
﴾Ô les croyants! Observez strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allah l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents﴿ (Sourate 4 verset 135)
Au sujet des femmes plus spécifiquement :
﴾وَلَهُنَّ مِثۡلُ ٱلَّذِي عَلَيۡهِنَّ بِٱلۡمَعۡرُوفِۚ
﴾Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance﴿ (Sourate 2 verset 228)
La justice est donc une valeur non négociable et toute initiative allant dans son sens est encouragé par l’Islam. Cependant, ce vêtement de la justice duquel s’habille le féminisme n’est qu’un déguisement recouvrant une tout autre réalité. Une réalité que nous nous attacherons à découvrir dans les pages suivante.
Or, il n’est pas si aisé, de prime abord, de distinguer la prétention de la réalité. Ôter ce voile trompeur demande le temps de l’analyse historique et ontologique des idées. C’est pourquoi, beaucoup de femmes, musulmanes ou non, adhèrent à cette idéologie, qu’elles rejetteraient s’ils en apercevaient la réalité.
Avant d’entrer dans la présentation du féminisme, il me parait opportun de préciser qu’il ne faudrait pas que les exagérations et les déviances du féminisme nous amène à nier le fait que l’histoire de la communauté musulmane a vu des injustices être commises envers les femmes en raison de leur statut de femme. Des injustices contraires aux valeurs de l’Islam et à sa législation. Ces méfaits, qui se manifestent sous diverses formes, ont eu cours dans le passé et sont toujours d’actualité.
L’origine de ces préjudices se trouvent non seulement dans l’ancrage de certaines traditions dans le monde musulman ; des traditions dont la législation musulmane est innocente, mais également dans une mauvaise application de cette dernière.
« La chari’a n’est que justice, miséricorde, bienfaits et sagesse. Tout ce qui mène de la justice à l’injustice, de la miséricorde à son contraire, de ce qui est profitable à la nuisance et de la sagesse à l’absurdité ne saurait faire partie de la chari’a même si on justifierait cela par une interprétation » Ibn Qayim Al Jawziya
Les prescriptions de la chari’a ont une forme et un esprit, il se peut que la forme soit respectée mais l’esprit trahi. A fortiori durant ces derniers siècles, ceux de la décadence. La comparaison entre la condition de la femme à l’époque du Prophète ﷺ et ce qu’elle est devenue au fil du temps, met en lumière sa dégradation. Il est nécessaire aujourd’hui d’effectuer un travail de tajdîd [2] afin de revenir sur ces conceptions erronées qui s’appuient parfois sur une prétendue application de la chari’a alors qu’elles en trahissent l’esprit. Ce travail a déjà été entrepris par certains savants s’inscrivant dans le renouveau de la oummah, ce qui a permis l’implication totale de femmes dans les activités islamiques à notre époque, malgré la réticence de certains hommes, ayant effectivement un complexe de supériorité vis-à-vis des femmes.
Il est également nécessaire de différencier les sources sacrées et inamovibles de la révélation que sont le Coran tout d’abord puis les hadiths authentiques du Prophète ﷺ, et les interprétations humaines des savants qui, elles, ne sont pas sacrées. Face à cela, deux visions extrêmes s’affrontent, d’un côté, ceux qui aimeraient effacer tout l’héritage scientifique islamique sous prétexte de son imperfection humaine, comme le font les pseudo-réformistes, les modernistes et autres mu’tazila[3] modernes. A l’autre extrêmes, ceux qui considèrent cet héritage comme étant intouchable au même titre que le sont le Coran et la sunnah du Messager ﷺ. Il serait alors hors de propos de revenir sur certaines compréhensions.
Ces deux approches sont erronées, comme il est de coutume en l’islam, l’équilibre et le juste milieu doivent encadrés notre réflexion. Dans le sujet qui nous concerne, il s’agit de comprendre que la majorité des efforts de réflexion (ijtihâd) des savants de la oummah est correcte et doit être prise en considération ; mais il y a, à la marge, des avis et des paroles qui sont à remettre en question et nécessitent un tri. Les savants sont des êtres humains influencés par leur époque, il arrive que la réflexion de certains d’entre eux soit biaisée et les amène à émettre des avis en contradiction avec l’esprit de la chari’a.
Les partisans de l’orthodoxie musulmane (Ahl As Sunnah wa l jamâ’a) ce sont toujours distingués par cette objectivité qui consiste à ne considérer personne infaillible hormis le Messager d’Allah ﷺ. Il est rapporté cette parole de l’imam Malik : « De tous, nous prenons et nous rejetons, excepté l’habitant de cette tombe » en pointant du doigt la tombe du Messager d’Allah ﷺ. Dès lors, nous n’avons aucune difficulté à reconnaitre qu’un savant s’est trompé, quel que soit son degré de science et notre amour pour lui.
Le féminisme : ses racines idéologiques, sa réalité
Le féminisme est une théorie qui prétend défendre les droits des femmes mais qui est, en réalité, a pour but d’effacer toute différence entre l’homme et la femme.
Comprendre les idées et les phénomènes nécessitent de connaitre leur histoire. C’est pourquoi nous allons revenir sur les racines historiques du mouvement féministe. La révolution française et le changement de paradigme, la philosophie des « lumières », la révolution industrielle et les guerres mondiales ont eu leur influence sur la naissance du mouvement féministe mais sa véritable fondatrice fut la philosophe française Simone de Beauvoir.
Cette dernière prétend que la femme doit se libérer de son rôle traditionnel de mère et de femme au foyer. Un rôle qui n’est pas naturel et réduit la femme à l’esclavage.
Elle expose sa thèse dans son ouvrage « le deuxième sexe », paru en 1949. Cet ouvrage est la « bible » du mouvement féministe, malgré ses évolutions.
La pensée de Simone de Beauvoir est jalonnée de contradictions. Des contradictions que l’on retrouve dans la doctrine féministe. A savoir qu’elle est à la fois, une déclaration de guerre vis-à-vis de l’homme, mais dans le même temps l’homme y est admiré, voire sanctifié. En effet, la dignité de la femme consisterait à pouvoir vivre comme…un homme. Tout ce qui fait la féminité d’une femme est méprisé et considéré comme étant une aliénation. La femme doit vivre, penser, travailler exactement comme un homme.
En réalité, Simone de Beauvoir, méprise la femme, jusque dans son anatomie. Les spécificités naturelles de la femme qui lui permettent de porter la vie sont dépeintes comme l’occupation d’un corps étranger venant subordonner l’individue.
La puberté
« la croissance de la fillette est analogue à celle du garçon : à âge égal elle est même souvent plus grande et plus lourde que lui. Mais au moment de la puberté l’espèce réaffirme ses droits : (…) Il est remarquable que cet événement prenne la figure d’une crise ; ce n’est pas sans résistance que le corps de la femme laisse l’espèce s’installer en elle ; et ce combat l’affaiblit et la met en danger. » [4]
La puberté qui voit apparaitre les changements physiologiques qui différencient la femme de l’homme, est dépeinte comme étant la période durant laquelle « l’espèce s’installe en elle », une installation auquel le corps résiste. Tant que ces changements ne sont pas apparus, le garçon et la fille sont similaires, mais dès lors que la fille devient femme et se distingue de l’homme elle devient aliénée. Il résulte de cette pensée que l’homme est un individu libre et indépendant alors que la femme se voit coloniser par « l’espèce ». La norme est masculine, la féminité est une anomalie.
« Certaines femmes présentent des signes de virilisme : un excès de sécrétions élaborées par les glandes surrénales leur donne des caractères masculins. Ces anomalies ne représentent absolument pas des victoires de l’individu sur la tyrannie de l’espèce[5] : à celle-ci il n’est aucun moyen d’échapper car en même temps qu’elle asservit la vie individuelle, elle l’alimente. [6]
La virilité serait donc une victoire de l’individu sur la tyrannie de l’espèce, qui asservie la vie individuelle: être femme est une défaite, dont la seule issue vers la victoire est d’être un homme.
La grossesse
« La femme connaît une aliénation plus profonde quand l’œuf fécondé descend dans l’utérus et s’y développe[7] ; certes la gestation est un phénomène normal qui, s’il se produit dans les conditions normales de santé et de nutrition, n’est pas nuisible à la mère (…) cependant, contrairement à une théorie optimiste dont l’utilité sociale est trop évidente, la gestation est un travail fatigant qui ne présente pas pour la femme un bénéfice individuel et exige au contraire de lourds sacrifices[8] Elle s’accompagne souvent dans les premiers mois d’un manque d’appétit et de vomissements qu’on n’observe chez aucune autre femelle domestique et qui manifestent la révolte de l’organisme contre l’espèce qui prend possession de lui »
Les désagrément de la grossesse ne sont donc pas des sacrifices nobles pour un rôle éminent : donner la vie. Ils sont la révolte de l’organisme contre l’espèce qui prend possession de lui
L’allaitement
« L’allaitement est aussi une servitude épuisante ; c’est au détriment de sa propre vigueur que la nourrice alimente le nouveau-né. »
L’allaitement est présenté comme étant une forme d’esclavage, et nous pouvons constater à notre époque, après le triomphe de ces idées, la prolifération du lait maternelle industriel souvent préféré à l’allaitement naturel, certes plus contraignant mais tellement plus bénéfique pour le bébé et, contrairement aux dires de Mme de Beauvoir, il présente également des bienfaits pour la maman : une perte de poids plus rapide, une diminution des risques de cancer du sein et de l’ovaire, un risque moindre d’ostéoporose. [9]
La ménopause
C’est encore par une crise difficile que la femme échappe à l’emprise de l’espèce. Alors la femme se trouve délivrée des servitudes de la femelle.
Lorsque la femme n’a plus la capacité de procréer, c’est alors qu’elle « échappe à l’emprise de l’espèce » et se trouve « délivrée des servitudes de la femelle »
On voit que beaucoup de ces traits proviennent encore de la subordination de la femme à l’espèce. C’est là la conclusion la plus frappante de cet examen : elle est de toutes les femelles mammifères celle qui est le plus profondément aliénée. »
Est-ce là une pensée respectueuse de la femme ?
Il s’agit d’une véritable négation des lois naturelles qui régissent la vie biologique des êtres humain. Nous voyons à quel point, l’anatomie de la femme et tout ce qui lui permet de porter la vie est vue comme une injustice de la nature de laquelle la femme doit se libérer. Cela implique donc que l’homme, lui qui est dépourvu de ces caractéristiques anatomique, est un être complet et libre.
Ainsi, pour être libre elle aussi, la femme doit être un homme. Cette pensée qui se réclame être pour la défense de la femme est en réalité on ne peut plus rabaissante pour elle.
Le féminisme est le fruit d’une haine envers la féminité et d’une admiration pour la masculinité.
Apparait également une guerre déclarer contre la nature, très clairement le féministe est « contre-nature » au sens propre de l’expression.
Certaines féministes sont allées jusqu’à placer leurs espoirs dans l’avancée technologique qui allait bientôt permettre de mettre au monde des enfants de façon artificielle, « libérant ainsi la femme de cette aliénation ». Cette thèse fut notamment développée par l’auteure américaine Shulamith Firestone dans son ouvrage « The Dialectic of sex » paru en 1970, dans lequel elle développe une vision futuriste où la technologie permettrait de libérer la femme des contrainte de la grossesse : « L’insémination artificielle et l’ovulation artificielle sont déjà une réalité (…) certaines équipes scientifiques travaillent sur le développement d’un placenta artificiel. Même la parthénogenèse (la naissance virginale) pourrait être développée très prochainement ».
Une vision dans la droite lignée de la pensée de Simone De Beauvoir.
« on ne nait pas femme, on le devient »
Cette dichotomie prétendue entre la femme en tant qu’individu et la femme en tant que mère, est le point central de la pensée de Simone de Beauvoir. Une pensée qu’elle a elle-même résumée par sa célèbre phrase : « on ne nait pas femme, on le devient ». Le statue de mère est la résultante d’une construction sociale, il n’est pas naturel. Elle affirme dans un entretien télévisé le 6 avril 1975 « être femme, ce n’est pas une donnée naturelle, c’est le résultat d’une histoire ».
Si être un homme ou une femme est un fait social et non un état naturel, il est alors légitime de le remettre en question. Pourquoi serait-on contraint de se soumettre à un fait social ?
On trouve ici le point de départ de ce que l’on appelle aujourd’hui la théorie du genre. Une théorie qui consiste à différencier le sexe et le genre. Ainsi, une personne de sexe féminin peut choisir d’être de genre masculin et inversement.
Il convient de rappeler qu’une tentative de prouver cette théorie de façon empirique a été faite par le psychologue néo-zélandais John Money. Il fallait pour cela expérimenté le fait que si un garçon est considéré comme une fille dès la naissance, il deviendra réellement une femme d’un point de vue psychologique, puisque le genre n’est que le fruit de l’environnement.
Cette expérience fut menée par John Money sur le petit Bruce Reimer. A l’occasion d’une opération chirurgicale à la naissance, sensée réparer une malformation, le pénis du petit fut brulé. John Money y vit une occasion de prouver cette théorie. Il convainc alors les parents désespérés, de faire de Bruce une femme en l’élevant comme telle. Des opérations permettraient de procéder à sa transformation anatomique.
Les résultats de l’expérience furent édifiants : dès l’âge de 13 ans Bruce, devenu Brenda, commence à refuser les opérations chirurgicales. Il ressent un profond mal être. A l’âge de 15 ans, devant cet échec cuisant, son père lui avoue qu’il est en réalité un homme. Bruce témoignera que ce jour fut un soulagement, enfin il comprit d’où venait son mal-être. Dès lors il se met à vivre comme un garçon. Une fois majeur, il se fait opérer à nouveau pour avoir un sexe masculin. En 2004 il se suicide d’une balle dans la tête.[10]
Cette théorie est également à l’origine de la banalisation de toutes les formes de déviances sexuelles. Il est en outre, intéressant de noter que Simone de Beauvoir elle-même, baignait dans la débauche et la perversion.
Bianca Lamblin, qui fut proche de Simone de Beauvoir et de son compagnon Jean-Paul Sartre, témoigne dans son ouvrage « Mémoires d’une jeune fille dérangée » : « J’ai découvert que Simone de Beauvoir puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle goûtait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre (…) son féminisme (…) exprime et véhicule en vérité une haine et un mépris des femmes qui s’illustre également dans son existence, semée de multiples viols mentaux imposés à des jeunes filles dont elle fit des jouets sexuels pour elle et pour Sartre »
Simone de Beauvoir fut, d’ailleurs, exclue de l’éducation nationale en 1943 en raison d’une plainte pour détournement de mineure portée par la mère d’une de ses victimes.
La philosophe fit aussi l’objet d’une polémique lorsqu’en 1977, elle et son compagnon firent partie des signataires d’une pétition légitimant la pédophilie initiée par Gabriel Matzneff (accusé en 2020 par une femme de l’avoir violée entre ses 4 et ses 13 ans) et Guy Hocquenghem membre fondateur du FHAR (front homosexuel d’action révolutionnaire).
Enfin, il est clair que le mouvement féministe avance main dans la main avec les mouvements ayant prôné la libération sexuelle, la normalisation de l’homosexualité, et l’abandon du modèle traditionnel de la famille.
Mai 68
C’est lors du soulèvement de mai 1968 que ces idéologies devinrent la doctrine officielle. Cet évènement peut être résumé à un soulèvement contre l’autorité en générale. L’autorité du professeur sur l’élève, du père sur ses enfants, du mari sur son épouse.
Cette entreprise d’éradication de toute autorité se devait d’être accompagnée par une substitution de celle-ci. Elle serait dorénavant confiée au concept d’égalité, sur le plan idéologique, et à la consommation sur le plan économique.
D’une part, les enfants devinrent l’égal du père, la femme du mari, l’élève du professeur, l’homosexualité de l’hétérosexualité etc. D’autre part, toute la vie devait être dédiée à la consommation et à la recherche des plaisirs de ce bas monde, qu’aucun principe moral ne devait entraver. L’une des principales revendication de Mai 68 fut d’ailleurs la libération sexuelle. Les valeurs fondamentales en accord avec la nature et la morale ne devaient plus être un frein à la recherche du plaisir sexuel.
L’être humain livré à lui-même et à ses pulsions étant insatiable, toutes les expériences et combinaisons devaient être expérimentables : homosexualité, multiplication des partenaires, histoires sans lendemain, rapports plusieurs, légalisation de l’avortement de confort… Cet élan allant même jusqu’à la tentative de normaliser la pédophilie. Ce qui ne choqua pas la société française de l’ époque car cela allait dans le sens de la tendance du moment : la mise à mort de la morale et de la tradition.
Cet écosystème idéologique fut le tuteur du féminisme qui put alors inonder les esprits sans entrave par le biais des médias, de l’enseignement, de la télévision, du cinéma. Tous ces domaines étant acquis à sa cause ainsi qu’à celle de la nouvelle religion matérialiste.
1] Sociologie d’une révolution, l’an V de la révolution algérienne. Paris 1972 Editeur : Maspero
[2] tajdîd
[3] Mu’tazila
[4] « le deuxième sexe » p 54
[5] Une femme qui se masculinise serait donc délivrer de la « tyrannie de l’espèce »
[6] P55
[7] Ici la grossesse est clairement décrite comme étant une aliénation
[8] Dans une note de bas de page, l’auteure concède que s’il n’y a aucun bénéfice physique à la maternité, cette dernière peut avoir des bénéfices psychologique mais elle peut être aussi un désastre
[9] Etude de l’OMS https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0987798309000516
[10] Cf. « Bruce, Brenda et David, l’histoire du garçon que l’on transforma en fille » de John Colapinto. Ainsi que la vidéo à ce sujet : https://youtu.be/bbDRIvrmt1A